Les départements d’Ile de France débloquent 150 millions pour financer leurs projets

C’est unique en France. Les sept présidents de département de l’Ile de France, hors Paris, ont officiellement lancé ce jeudi 21 mars au Stade de France leur fonds doté de 150 millions d’euros. Quarante projets seront financés en 2019.

Ils avaient annoncé voici un an au Salon des Maires d’Ile de France leur volonté de créer un fonds de solidarité pour investir sur des projets dans leurs départements respectifs. « Nous avons réussi en quelques mois seulement à faire naître un mécanisme concret de solidarité qui va nous permettre de faire vivre collectivement des projets classiques (collèges, transport…) et plus innovants », explique Stéphane Troussel, Président de la Seine-Saint-Denis. Ce fonds a été baptisé FS2I pour Fonds de solidarité interdépartementale par l’investissement

« Nous avons souhaité tous ensemble travailler à rééquilibrer le territoire de l’Ile de France qui vit des inégalités très profondes, rapporte Marie-Christine Cavecchi, Présidente du département du Val d’Oise qui prend la présidence du Fonds pour un an. Cette démarche est puissante, unique, nous allons l’emmener très loin en finançant des projets structurants qui ont besoin d’un coup de pouce en matière de  solidarités, éducation, mobilité, patrimoine, environnement, rénovation urbaine, les jeux olympiques… des domaines utiles et vastes »

Le projet qui recevra le budget le plus important en 2019 sera le grand pôle intermodal de Juvisy (Essonne) avec 19 millions d’euros. « C’est la septième gare française avec 70000 usagers par jour », rappelle François Durovray Président de l’Essonne qui se réjouit de pouvoir ainsi boucler le financement de travaux attendus de longue date.

Le fonds financera aussi la construction de deux collèges en Seine-et-Marne (Lucie Aubrac à Montévrain et le nouveau collège de Villeparisis). « En Seine-et-Marne, nous accueillons 13000 nouveaux habitants par an qui viennent de la petite couronne, et il nous faut des routes et des collèges que seuls nous ne pourrons réaliser. Ce Fonds va nous permettre de réaliser des projets que nous attendons depuis longtemps », se félicite Patrick Septiers. Même son de cloche en Val de Marne pour son Président Christian Favier qui va pouvoir enclencher un projet environnemental, la réouverture de la Bièvre à Arcueil et Gentilly, un cours d’eau canalisé et oublié. « Ces sommes vont nous permettre d’accélérer des projets importants ».

Premiers contributeurs de ce fonds, les départements les plus riches comme celui des Hauts de Seine. « Je ne peux pas me désintéresser de ce qui passe chez mes voisins, on voit bien la profonde imbrication de l’économie et du social en Ile de France, argumente Patrick Devedjian, président du 92. L’Etat nous donne des directives, mais nous prétendons que l’on connaît notre territoire mieux que n’importe qui. Nous voulons faire la preuve de notre capacité à gérer nos propres territoires ». Un discours militant repris par son collègue des Yvelines, Pierre Bédier, qui loue la démonstration d’une « République décentralisée ». Reste maintenant à convaincre de l’intérêt de la démarche une grande absente, Anne Hidalgo « Ce que l’on peut espérer à l’avenir, c’est que Paris soit demain autour de la table. C’est un espoir que l’on peut formuler », conclut François Durovray.

​Patrick Ollier : « 75% des habitants du Grand Paris favorables à une Zone à faibles émissions »

Pour le Président de la Métropole du Grand Paris, le nouveau pic de pollution aux particules fines enregistré ce mercredi 27 février confirme l’urgence d’agir. Patrick Ollier a commandé un sondage à l’institut CODAH qui révèle que « 75% des habitants de la métropole du Grand Paris sont favorables à la mise en place d’une Zone à faibles émissions (ZFE) » dans le périmètre de l’A86.  Objectif : bannir les véhicules le plus polluants. La mesure sera effective en juillet. Patrick Ollier promet une approche pédagogique et des aides financières pour faciliter le remplacement des véhicules polluants par des véhicules propres neufs ou d’occasion. Interview.

Votée en novembre par les élus de la métropole, cette Zone à faibles émissions (ZFE) entrera en service en juillet 2019 et vise à restreindre la circulation des véhicules les plus polluants disposant de la vignette Crit’Air 5 et non classés, immatriculés il y a plus de 18 années. Ce dispositif concerne le périmètre interne à l’autoroute A86, au total 79 communes (5,61 millions d’habitants).

Avant que les PV ne pleuvent, le président de la Métropole promet une démarche « pédagogique » davantage que « punitive ». Les contrôles systématisés ne seront effectifs qu’à la fin 2021. D’ici là, la période sera mise à profit pour sensibiliser et accompagner les automobilistes. Ensuite, des PV seront délivrés via des contrôles par caméras. La préfecture de région estime aujourd’hui à 117 932 le nombre de véhicules particuliers immatriculés concernés par la ZFE. Mais le parc roulant est bien moindre :  25 689 véhicules particuliers disposent de la vignette Crit’Air 5. 

Selon une enquête COHDA commandée par la Métropole du Grand Paris, l’idée d’une ZFE fait son chemin auprès des habitants. Ils y seraient favorables à 75% estimant que la pollution atmosphérique est « un enjeu de santé important » pour 94% des sondés. Une prise de conscience que traduit une triste réalité : la pollution atmosphérique est à l’origine de près de 6600 décès prématurés sur le périmètre métropolitain, selon une étude menée par l’Observatoire Régional de Santé. Autre enseignement de l’enquête COHDA « 92% des habitants de la métropole du Grand Paris demandent une action rapide des pouvoirs publics ». Enfin 72% se déclarent prêts à changer leurs habitudes de mobilité.

Mais rouler avec un vieux moteur diesel est rarement un choix volontaire, changer son véhicule polluant pour un autre plus propre représente un coût financier. Une voiture électrique est aujourd’hui toujours plus chère qu’une voiture classique. Des aides financières existent pour faciliter le remplacement des véhicules polluants par des véhicules propres neufs ou d’occasion. La Métropole du Grand Paris entend travailler avec l’Etat afin de réduire le reste à charge des ménages les plus modestes. « La ZFE métropolitaine s’inscrit dans une action et un calendrier progressif qui laissent le temps aux métropolitains notamment les plus modestes de remplacer leur véhicule polluant en bénéficiant de dispositifs d’aides de la part de l’Etat et des collectivités dont la Métropole », assure Patrick Ollier.

Macron : le difficile dialogue avec les quartiers

Pour son cinquième débat, le chef de l’Etat a tenu une nouvelle séance de questions-réponses marathon avec 300 maires, responsables associatifs et citoyens engagés dans une salle municipale à Evry-Courcouronnes. Emmanuel Macron a répondu pendant six heures aux doléances des porte-paroles des quartiers de banlieue, et a annoncé un “grand plan” pour aider les petites associations. Un occasion de renouer avec des territoires qui se sentent toujours délaissés.
ITV de Philippe Rio maire PCF de Grigny et Brigitte Marsigny maire LR de Noisy-le-Grand

Le permis de louer contre l’habitat indigne

Après Pierrefitte en 2017, quatre nouvelles villes du territoire de Plaine Commune viennent de mettre en place le permis de louer. Ce dispositif, limité à certains secteurs, doit permettre de lutter contre les marchands de sommeil qui sévissent en Seine-Saint-Denis. Reportage de Cédric Dandeville.